Suite à mes récentes publications sur la situation politique du Bénin, j’ai reçu beaucoup de commentaires, des plus injurieux aux bienveillants.
“Donne ta vie à jésus !”
“Tu es perdu Farid, on ne te reconnait plus”
“Es-tu payé pour attaquer les opposants ?”
Je vous retourne la question : Pourquoi devrais-je nécessairement être payé pour opiner sur la situation politique de mon pays et en quoi mes interventions sont-elles des attaques ?
Et qu’est-ce que vous appelez opposition ? Car le mot opposition n’existe pas dans mon vocabulaire autant que le mot mouvance.
“Les 1 million de FCFA qu’on t’a donné vont bientôt finir et tu vas te calmer”
“Bon sang, est-ce ta sœur Farida Nabourema qui te fait être aussi drastique ?”
Nous sommes deux personnes libres et indépendantes avec beaucoup de respect pour nos choix respectifs sans influences particulières. Réciproquement, nous nous apportons du soutien dans nos combats mais jamais nul n’a imposé à l’autre une ligne de conduite à tenir sur la toile. C’est une ainée exemplaire.
“Quelle est ta réelle position dans cette situation politique ?”
Je n’ai pas besoin d’avoir une position ou de soutenir un candidat en particulier dans une atmosphère où nul ne respecte mes idéaux. Dans le contexte politique actuel de notre pays, ni la démocratie ni les droits civils et politique qui font partis des droits humains ne sont respectés. Il est donc impossible pour moi de soutenir un candidat. D’ailleurs, pourquoi voulez-vous nécessairement qu’on ait un parti pris dans un contexte électoral ?
“Quel est ton but en faisant tout ceci ?”
En tant que citoyen, j’ai le droit d’exprimer mon point de vue sur la situation politique de mon pays. Mon but principal est de faire bouger les choses par mon engagement civique. Il est temps qu’on arrête de se faire distraire
“Tu ferais mieux de ne pas te prononcer sur des sujets du genre pour ne pas perdre ta crédibilité, nous t’aimons mieux tel que tu es.”
Je pense justement que la plus grosse erreur de la jeunesse africaine en générale est de ne pas s’exprimer assez sur l’actualité politique et de ne subir que les décisions. Comme Frantz Fanon le dit « Chaque génération doit dans une relative opacité découvrir sa mission, la remplir ou la trahir. « Ce serait vous mentir et me trahir moi-même que de vous dire que je ne m’exprimerai plus sur des questions politiques. La politique j’y ai toujours eu de l’intérêt et ce ne sont pas les autres ou leurs peurs pour ma personne qui me feront arrêter. Je n’ai d’ailleurs jamais compris ces jeunes qui prétendent ne pas s’intéresser à la politique. La politique fait partie de notre quotidien, tout passe par la politique. Inconsciemment nous faisons tous de la politique car la politique commence au sein de nos familles, déjà même dans nos rapports Parents-enfants. Et si vous, ça ne vous dérange pas de ne subir que les décisions, moi ça me dérange. J’ai toujours eu de l’intérêt pour les processus de prise de décision. Je veux m’impliquer dans les prises de décisions et non les subir tout simplement.
“Pourquoi précisément Réckya Madougou? Que vous a-t-elle concrètement fait ?”
Mes publications sur la toile n’ont précisément rien contre la personne de Réckya Madougou. J’estime juste que pour un modèle, il est inadmissible qu’on encourage la dictature juste à un pâté de maison et qu’on s’érige en démocrate au sein de sa propre maison. De la même manière, j’étais le premier à ne pas être d’accord avec le rejet de sa candidature par les autorités. En tant que citoyenne, elle a comme les autres le droit de convoiter la présidence. Après, ses propres choix en tant que conseillère de Chefs d’états et certaines de ses activités ont créé la controverse actuelle sur sa candidature. Nous sommes donc d’accord que ce n’est pas à ma personne qu’elle a concrètement fait quelque chose.
Certains de mes propos sortis de leurs contextes ont été présentés comme des attaques “ad personam”, ce qui n’a jamais été mon registre ni même mon intention.
C’est aussi avec beaucoup d’effarement que j’ai remarqué que mes propos ont été instrumentalisés, détournés par des personnes spécialement contre la candidature de Mme Madougou pour des raisons subjectives comme : le sexe. Pour ceux qui me connaissent, pour les idéaux féministes que j’ai toujours défendus, j’ai dû retirer cette publication afin de poursuivre le débat sur le terrain qui m’a toujours caractérisé : celui des idées.
Je tiens également à préciser que retirer cette publication ne veut pas dire que je suis subitement d’accord avec les choix politique de la candidate ou que mon avis sur sa politique a changé.