Comment j’ai surmonté les Hémorroïdes : Un Parcours de Souffrance à la Libération
Monsieur Danko

Comment j’ai surmonté les Hémorroïdes : Un Parcours de Souffrance à la Libération

Le jour où j’ai découvert cette excroissance au niveau de mon rectum, j’ai littéralement crié de terreur. Ma mère, la première à venir à mon secours, m’a expliqué ce dont il s’agissait. Quelques semaines auparavant, j’avais développé une passion pour le konkada, une friandise béninoise à base d’arachides et de sucre caramélisé. Je n’avais jamais été particulièrement friand de sucre, mais cette fois-ci, ma mère était étonnée par ma consommation excessive et m’avait mis en garde contre les conséquences possibles. Je ne savais pas que cela marquerait le début d’un long cauchemar qui durerait des années.

Ces vaisseaux sanguins dilatés ont finalement pu être réduits grâce à un voisin de l’époque, paix à son âme, qui m’avait apporté des plantes médicinales pour faire des bains de siège. Cependant, ces masses ne se sont presque jamais complètement dégonflées, et pendant des années, j’ai traîné des douleurs et des saignements, ne pouvant rien faire d’autre que de maintenir une hygiène stricte et essayer de contrôler mon alimentation. Ceux qui me connaissent savent que je suis assez sélectif en matière de nourriture, pourtant, mon problème n’était pas tant une mauvaise alimentation. J’avoue avoir été particulièrement friand de blé, et cette maladie ne supporte pas sa consommation excessive. J’adorais les pâtisseries et je ne m’en privais pas, du moins jusqu’à mes 18 ans. Puis, en voyageant pour mes études, j’ai naturellement pris mes distances avec ces aliments lorsque j’ai compris qu’ils ne facilitaient pas mes selles.

Jusqu’ici, je n’en avais jamais parlé à personne, même pas à mes parents, qui pensaient que la maladie ne s’était plus manifestée jusqu’à ce que, en 2016, je fasse plusieurs crises qui m’ont poussé à consulter un médecin à Montréal. Celui-ci, de manière assez froide, m’a simplement informé que j’étais à un stade avancé et m’a conseillé de passer à l’opération. J’ai trouvé cette interaction déshumanisée et facile.

C’était en mars 2016. De retour chez moi, j’ai pris des antidouleurs pour me soulager. En mai 2016, lors d’une conférence en Belgique, j’ai soudainement été pris d’une crise en pleine séance. Je m’en suis rendu compte lorsqu’une grande quantité de sang a commencé à tacher mon pantalon, comme si j’étais une femme en menstruation. Une dame allemande derrière moi a rapidement compris ce qui se passait et a eu le réflexe de me couvrir avec son foulard pour m’aider à sortir de la salle. J’étais terriblement honteux, plus que je ne l’avais jamais été de ma vie. Ce moment m’a fait réaliser la gêne que peuvent ressentir les femmes lorsqu’elles sont surprises par leurs règles en public.

Ces écoulements sanguins avaient déjà ruiné plusieurs de mes pantalons, mais je n’avais jamais vécu un tel bain de sang. Ce fut cependant le début d’une série d’écoulements réguliers qui allaient marquer les années à venir.

À mon retour à Montréal, lorsque j’ai raconté cette scène à ma mère et évoqué la possibilité de l’opération suggérée par le médecin, elle s’y est immédiatement opposée, affirmant qu’il existait des solutions en Afrique et que nous les trouverions. Cependant, une fois que ma mère est retournée en Afrique, cette promesse a été vite oubliée, du moins jusqu’en 2019, lorsque je me suis à nouveau plaint des désagréments quotidiens que cette maladie me faisait subir. À ce stade, j’étais obligé de mettre en place une logistique complexe à chaque passage aux toilettes.

Il est important de préciser que les papiers toilette n’ont jamais été faits pour moi. Même avant cette maladie, je ne les aimais pas. Pour moi, c’était l’eau et les lingettes pour bébés, rien d’autre. Les lingettes pour bébés, comme d’autres produits pour bébés, font partie de ma vie depuis toujours, et je n’y ai jamais dérogé. Je les ai toujours trouvées plus douces et humides, et d’une nature réfractaire aux matières sèches et agressives, c’était mon choix.

Si j’aborde ce sujet aujourd’hui, c’est parce que je sais que beaucoup d’hommes souffrent en silence et ont du mal à en parler, ce que je comprends parfaitement, ayant moi-même traversé cette épreuve. Il m’a fallu des années pour en parler ouvertement, même à mes proches. Cependant, avec le temps, j’ai compris que cette maladie peut sérieusement affecter la sexualité d’un homme, car, lors de l’éjaculation, la pression émane de l’anus. Il est crucial d’en parler à sa partenaire pour qu’elle comprenne de quoi il s’agit. Il n’y a rien de bon à se torturer pour sauver les apparences.

Cette maladie peut être à l’origine de faiblesses sexuelles chez les hommes. Il ne faut donc pas attendre d’en arriver là pour trouver des solutions. Heureusement, je n’ai pas attendu que les choses empirent. En septembre 2021, face à une recrudescence de crises sévères, j’ai pris la décision, seul, de me faire opérer.

Le 9 décembre 2021, malgré toutes mes appréhensions, je suis passé sur la table d’opération pour me libérer de ce cauchemar. Ce fut la meilleure décision de ma vie. Je me suis même demandé pourquoi je ne l’avais pas fait plus tôt.

Si j’avais écouté ma famille, je n’aurais jamais franchi le cap, car l’opinion générale était : « Tout le monde a des hémorroïdes », et « Des solutions existent » (ce que je ne remets pas en question). Mais dans mon cas, j’étais déjà trop avancé et je ne pouvais pas attendre un miracle improbable.

Les hémorroïdes existent sous différentes formes. Les deux plus courantes sont : internes et externes. Certains pensent que les internes sont plus douloureuses que les externes, mais je ne partage pas cet avis. La douleur ne se hiérarchise pas, on souffre, point. Et pour cesser de souffrir, il faut trouver des solutions, les bonnes surtout. Est-ce par l’alimentation ? Par la chirurgie ? C’est à vous d’en décider. Il est certain que l’alimentation joue un rôle clé, car même après une chirurgie, les médecins vous avertissent d’une possible récidive dans 10 ou 15 ans si votre alimentation n’est pas contrôlée.

Aujourd’hui, je me porte bien, et c’est là l’essentiel.

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